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Terrain Inconnu

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Étourdis, les membres du petit groupe s’éveillèrent un à un. Ils étaient éparpillés pêlemêle dans une grande salle sombre. Ils n’y voyaient pas grand-chose et tandis qu’ils tentaient de s’extirper des brumes du sommeil qui persistaient encore dans leurs esprits et leur alourdissaient les paupières,

 

Alexandre, le premier à s’être éveillé, tâtonnait autour pour évaluer où se trouvaient-ils tous. Shawn tout patraque grogna, mécontent de devoir se lever, et tira son bonnet sur son visage comme pour se rendormir. Simon, qui commençait à prendre conscience de l’univers qui l’entourait, se palpa le corps un peu partout pour vérifier qu’il n’était pas blessé, puis lissa ses cheveux pour vérifier que sa coiffure ne s’était pas défaite… Adèle, plus petite que ses compagnons, regardait nerveusement autour d’elle tentant de trouver un détail qui l’aiderait à comprendre où elle se trouvait et se recroquevilla sur elle-même. Incertaine, elle était plutôt effrayée de cette pièce et se rapprocha de Cassandra qui, complètement indifférente, était assise et attendait que quelqu’un ouvre la lumière. 

 

Alexandre, malgré ses « fouilles », ne réussit pas à trouver l’interrupteur qui aurait illuminé la très vaste salle alors le petit groupe se rassembla autour de Simon qui éclairait une petite zone avec la lumière de son cellulaire (qui ne captait aucun réseau). Les murs devaient être trop épais et bloquer tout signal entrant ou sortant. Jusqu’à lors silencieux – mis à part Shawn qui grommelait toujours des protestations, trouvant la lumière trop vive pour pouvoir dormir — le groupe attendait que l’un d’eux prenne la parole.

 

— Je suppose que personne ne sait où nous sommes? Demanda Cassandra même si elle se doutait qu’effectivement personne n’en avait la moindre idée.

 

— …

 

— Dans une grande salle sombre ? Proposa ironiquement Simon.

Les membres du groupe le regardèrent découragés de son humour douteux pour la situation.

 

— On a peut-être été enlevés ! Couina Adèle d’une petite voix effrayée.

 

— Par des terroristes ou des extraterrestres peut-être ! Ajouta Alexandre, ce qui amplifia le stress de la pauvre petite Adèle.

 

— hhhh… on peut arrêter les idioties? Qui voudrait kidnapper un groupe d’ados comme nous et dans l’improbabilité où ce serait le cas, ils ne nous auraient pas laissés ainsi libres et sans surveillance dans une grande salle OK? Simon tu peux éclairer un peu qu’on voie autour? Demanda Cassandra.

 

Celui-ci se leva, imité par le groupe et se promena le long de la salle afin que tous puissent observer le lieu inconnu dans lequel ils se trouvaient. La pièce était entièrement vide, exception faite de rangées de barreaux de bois aux murs. De l’autre côté, le groupe hétéroclite trouva une porte par laquelle, après s’être consultés incertains et avoir réveillé  Shawn de force, ils décidèrent de sortir pour voir plus avant dans quel genre d’endroit ils se trouvaient. Simon ne manquait aucune occasion de replacer ses vêtements ou sa coiffure chaque fois qu’il passait devant une fenêtre alors que le groupe longeait le couloir, éclairé par le cellulaire de Simon – tenu par Shawn afin que celui-ci reste un minimum réveillé —.

 

Après s’être rendus compte que la salle voisine était identique à celle où ils s’étaient éveillés, ils grimpèrent un escalier qui leur permit de sortir dans un couloir aux couleurs criardes évoquant le drapeau américain : rouge, bleu et blanc. Alexandre ne manquait pas d’inventer plusieurs théories rocambolesques sur chaque chose qu’ils voyaient tel : les barreaux de bois pouvaient servir d’entrainement d’escalade à des agents secrets d’élite et les casiers colorés verrouillés pourraient contenir leurs armes et leurs outils d’intervention.  À chaque nouvelle théorie, Adèle se recroquevillait un peu plus et ne s’écartait pas de plus d’un pas du groupe, craignant une quelconque menace. Cassandra plutôt calme, observait et ne disait pas grand-chose, attendant d’en voir plus pour élaborer une théorie. 

 

La seule chose dont ils se souvenaient avant leur éveil dans la salle sombre c’était du party le soir de leur graduation de secondaire cinq, puis un énorme flash blanc les avait tous éblouis et ils étaient tombés sans connaissance dans la salle. De là, ils s’étaient réveillés dans ces lieux inconnus et elle tentait de trouver ce qui relierait ensemble ces deux bouts de réalités. En se promenant dans les lieux, ils virent quelques portes vers l’extérieur, mais toutes étaient verrouillées. Ils passèrent ensuite devant ce qui devait être selon Alexandre : la cambuse de ces agents secrets de haut niveau. Sur les niveaux supérieurs, se trouvait une suite de salles presque toutes semblables qui semblaient leur servir de lieux pour l’apprentissage des nouveaux agents ou agents en devenir. Partout sur les plafonds se trouvaient à intervalle régulier des caméras, protégées par des parois de plastique noires. Simon en profita pour parader lorsqu’ils s’arrêtèrent pour observer l’une des salles de classe emplie « d’ordinateurs pour l’espionnage et le piratage informatique des systèmes ennemis » selon Alexandre.

 

Un bruit tonitruant résonna soudain dans l’édifice, alors que les machines se mettaient en marche supposa le groupe et une foule de monde de toutes les couleurs et toutes les ethnies envahirent la bâtisse, passant une carte blanche devant un lecteur aux portes pour pouvoir les franchir. Paniqués, intimidés et, ayant fini par croire les théories d’Alexandre sur le QG d’agents d’intervention d'élite, le groupe tenta de se fondre dans la masse et de se faire passer pour un groupe de nouveaux agents. L’un des sergents de ces agents les repéra, petit groupe désorienté et nerveux parmi tous les autres qui se dirigeaient avec assurance vers divers endroits de l’édifice et les aborda sévèrement.

 

— Vous! Qui êtes-vous? Que faites-vous ici? Demanda-t-il d’une voix autoritaire.

 

— Nous sommes nouveaux, répondit Shawn, en tentant de prendre une grosse voix d’agent endurci. On regardait un peu les lieux.

 

— Mais vous n’avez pas compris les consignes! Ah les nouveaux… Allez! Vite! Vous allez manquer la réunion pour aider les bleus comme vous à ne pas se faire dévorer dans cet environnement! Déclara le sergent.

 

Ils suivirent docilement l’homme, non sans jeter des regards nerveux alentour vers les autres agents — beaucoup plus nombreux qu’ils l’avaient imaginé —. L’homme les conduisit dans une autre grande salle, où se trouvaient quantité d’autres nouveaux un peu incertains, mais beaucoup moins perdus que le petit groupe qui tentait de se calmer pour mieux se fondre à la masse. Au fond de la salle se trouvait une scène où prenaient place les autres responsables endurcis de l’agence. Tentant de se faire tout petit, le groupe attendit fébrilement que commence la réunion pour pouvoir s’éclipser et sortir de cet endroit. Une grande femme s’avança et soudain une musique joyeuse emplit les haut-parleurs de la salle, tandis qu’une image colorée et festive s’étalait sur le grand écran.

 

« Bienvenue aux nouveaux élèves du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue Rouyn-Noranda ! »

« Nous avons le plaisir d’accueillir les nouveaux étudiants du programme d’Art et lettres ! »

 

Ouvrant de grands yeux ronds, le groupe s’entre-regarda puis leurs souvenirs leur revinrent en bloc.

La fin du party de graduation et les vacances d’été, avec leur lot de travail et d’activités qui avaient passé tellement vite qu’ils ne les avaient pas vus passer, comme si un grand flash blanc les avait transportés 2 mois plus tard (à la manière d’un voyage temporel), directement à la journée d’accueil du cégep. Sans plus se préoccuper de la présentation à l’avant, le groupe évacua communément leur stress d’un coup et ils éclatèrent tous d’un fou rire incontrôlable.

 

-Eh bien ! On aura vécu une belle aventure d’entrée au cégep ! Clama Simon.

 

Le groupe approuva et tout souriants, amusés et soudés, le groupe commença joyeusement leur première année de collège en Arts et lettres.

 

 

Fin

 

Une aventure de p'tits mots dits 

L'équipe des p'tits mots dits est complètement prise au dépourvu lorsqu'un évènement hors de l'ordinaire les propulse dans une aventure périlleuse en terrains inconnus. Survivrons-t-ils ? Qui sait ? Voici leur histoire 

Avez-vous apréçié l'épopée des p'tits mots dits ? 

En fait, cette aventure avait pour but de mettre en valeur que bien souvent les jeunes ne sont pas tout à fait prêts pour leur entrée au cégep. Ainsi, lorsqu'ils arrivent au Cégep, cela peut parraître intimidant: le bâtiment immense, les lieux qui ne nous sont pas familiers, la quantité de gens inconnus, les cours, etc... Et l'adaptation à cet environnement peut se faire précairement mais avec de l'aide et le soutient de nos proches ainsi que des responsables, il est heureusement possible de passer au travers.

Message caché

Histoire écrite par: Cassandra Michaud

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